MARS l59I.                                 1:29
p..w., et bastard. Boucher l'apelale dragon roux, duquel est fait mention en l'Apocalipse; dit que sa mere estoit une vieille louve, qui s'en chargeoit partout où elle pouvoit. Lucain1 dit qu'il sçavoit de bonne part que ceux de Tours, et principalement ceux de son beau parlement, le sollicitoient fort de se faire catholique, lui remonstrans que c'estoit l'unique moyen qu'il avoit de ruiner la Ligue : et qu'il sçavoit de bonne part qu'ung des favorits du Bearnois avoit dit depuis huict jours ces mots : « Que le Roy face le catholique seulement six « mois, et qu'il s'asseure, comme on lui a promis, que « six mois après il verra ruinée et exterminée toute ceste « racaille de Ligue. » Commolet dit qu'il û'i avoit que les heretiques et politiques qui souhaitoient qu'il allast à la messe; et que devant les bons Catholiques ils ne l'a-peloient que le roy de Navarre : mais en derriere, quand ils se trouvoient avec «ceux de leur farine, qu'ils l'ape-loient à pleine bouche le Roy. Que l'un et l'autre lan­gage estoit une vraie marque de politique, pour ce que l'apeler roi de Navarre, on sçavoit bien qu'il n'i avoit rien, et que le roy d'Hespagne le lui gardoit ; et quant à Ia France, qu'il n'estoit roi que de quelques boues et fanges de la Beausse. L'apela chien, heretique, tiran et meschant, et exhorta le peuple à ne l'appeler plus autrement. Rose dit ce jour qu'il avoit eu certain advis, et de bonne part, qu'on ne parloit à la cour du Bear­nois d'autre chose si non que le Roy seroit bientost catholique : et que ses courtisans se moquans de ceux de Paris, disoient tout haut que ce seroit une messe qui leur cousteroit bien cher. Mais s'ils le vouloient croire, qu'il n'en pisseroit jamais plus roide (usant de ces propres mots ) : car il iroit à la messe tant qu'il 46.                                                    9
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